9 mois de fermeture…

Nous subissons la fermeture de notre boite de nuit depuis le début de la crise covid.

9 MOIS DE FERMETURE…

La nuit s’ennuie et nous aussi ! 

La nuit doit revoir le jour

Le 17 mars 2020, la vie nocturne s’est éteinte dans la France entière pour soi-disant limiter la propagation du coronavirus. Une nouvelle qui avait été accueillie avec résilience. Résilience de la part de nos clients mais également des travailleurs du milieu, conscients de participer à cet effort collectif pour la protection de tous. Nous pensions alors que cet effort durerait une, voire deux semaines, peut-être même un mois… Quelle naïveté !

9 mois sont passés et nos portes restent closes, laissant nos clients orphelins de leur Club préféré mais surtout mettant des milliers de travailleurs du secteur dans une situation très délicate.

9 longs mois qui auront déjà eu raison de 300 établissements à travers la France.

25 000 travailleurs… sans emploi

Que nous soyons propriétaires d’une Discothèque, gérants, serveurs, barmen, barmaids, Dj, physionomistes, agent de sécurité, nous représentons 25 000 travailleurs du secteur impactés directement par la fermeture des Discothèques. Nous ne comptons pas les prestataires et fournisseurs de boissons qui eux-mêmes ont perdu leur principal chiffre d’affaire qu’est le monde de la nuit.

Début août, le ministre chargé des PME, Alain Griset, admettait que « pour l’instant, il n’y a pas de perspectives de réouverture » concernant ces établissements de nuit.

Le 5 décembre, lors d’un échange sur Snapchat avec des jeunes diffusé par Brut, Emmanuel Macron a exclu une réouverture rapide des clubs et discothèques, précisant que cela « serait de la folie ».  Non Monsieur, LA NUIT DOIT REVOIR LE JOUR !

Gérante de discothèque : mon métier

Depuis plus de 40 ans, mon métier, c’est de faire rêver, que les gens s’amusent, se rencontrent, échangent, dans une ambiance conviviale et festive.

Je me sens bien quand le soleil se couche, je ressens l’atmosphère qui s’électrise, un peu magique comme hors du temps. Je suis une amoureuse de la nuit !

La nuit on est plus ou moins désinhibés, comme libéré des contraintes de la journée. Et même si ce n’est qu’une impression, c’est si agréable.

Mon métier c’est de faire en sorte que tout aille pour le mieux pour les clients, pour l’établissement et pour le staff, cela implique de palier tous les manquements, aléas etc.

L’essence de mon travail est d’apporter aux clients un chouette moment, un joli souvenir, une envie d’y revenir.

J’aimerais insister sur le fait que c’est grâce à mon équipe que nous faisons le boulot correctement, par leurs compétences, leur réseau et leur bonne humeur, par ce qu’ils sont et apportent tout simplement. Si le staff et les clients vont bien, alors, je suis contente…

Et, tout un coup, le 17 mars tout cela nous a été enlevé !

Notre LIBERTE de travailler nous a été enlevé. Mon métier, un métier de passion… Ce sont des parties de nos vies qu’on est en train de nous enlever.

Alors, oui, LA NUIT DOIT ABSOLUEMENT REVOIR LE JOUR !

Une année blanche

C’est une année blanche qui s’annonce pour toutes les discothèques qui restent les grandes « punies » de l’épidémie. Toute une année voire plus, puisque lors de la dernière élocution du premier ministre celui-ci exprimait que les discothèques ouvriraient peut-être à l’été voire l’automne… Sur cette terrible annonce, tout mon corps oscille entre colère et tristesse…

Une année blanche que je qualifie plutôt d’année « noire cauchemar ».

Quoi qu’on en dise, notre fermeture depuis mars n’a pas empêché la reprise de cette satanée épidémie, alors pourquoi nous faire porter une responsabilité particulière.

Cela fait donc 9 mois que l’on vit sans rémunération. Qui dans ce pays peut se targuer de « vivre 9 mois sans salaire ?  »

Nous ne voulons pas être sponsorisés par l’Etat pour ne rien faire, nous voulons juste exploiter notre Liberté de travailler comme n’importe quel citoyen.

Mais Alors que faire ?

Nous nous battrons jusqu’au bout, sans jamais nous laisser abattre !

Nous sommes toutes et tous concernés par les décisions gouvernementales qui mettent en péril nos lieux de vie, d’échange, de partage… de cohésion sociale.

Ces lieux animés et gérés par des femmes et des hommes de talent, aujourd’hui laissés pour compte par un gouvernement qui préfère fermer les yeux sur leurs situations dramatiques plutôt que de les soutenir avec conviction.

Aujourd’hui, nous n’avons aucune information sur ce que pourraient être nos activités demain. On nous demande alors de nous réinventer… Mais comment se réinventer alors que le cœur de nos établissements est d’offrir un réel lien social entre les gens, de la proximité, de la communication et un rapprochement ?

« Qui dans ce pays peut se targuer de vivre neuf mois sans salaire ? « 

Alors on danse… Oui, mais quand ???

Ce n’est pas tout de poursuivre des aides gouvernementales chimériques, on a quand même pris le temps (et le temps ce n’est pas ce qui manque), de peaufiner de nouveaux cocktails avec Alex et Angie. Un peu de Gin par-ci, un peu de vodka par-là, un soupçon de Téquila et même une larme de champagne. Giovanni passe ses « dan » de self défense.
Quand à Dany notre DJ, il a ingurgité tous les nouveaux tubes pour les remixer à sa sauce… On a hâte !

« Jerusaléma » tu nous manques !!!

Bon allez « on va y arriver ! »… et, alors on danse !

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